À force de suivre les trends, on disparaît…
Je suis souvent la première à m’amuser de ces tendances qui font le tour des réseaux. Je suis plutôt bon public comme on dit mais cette fois, avec la trend des Starter Packs, quelque chose m’a mise mal à l’aise.
Peut-être parce que je n’y ai vu que des versions réduites, caricaturales et figées.
Tout le contraire de ce que nous sommes, n’est-ce pas ?
Peut-être parce que, sous couvert d’humour et de clin d’œil, il y a une forme d’uniformisation bien plus sournoise qu’il n’y paraît.
J’ai vu défiler des packs d’artistes sous blister. Des packs de coachs. Des packs en tout genre...
Et j’ai finalement ressenti un léger malaise.
Les réseaux ne veulent pas qu'on soit uniques.
Ils veulent qu'on soit visibles. Et la visibilité, c’est un langage commun. Des codes. Des formes qui marchent.
On vous dit comment cadrer, comment danser, comment hooker votre audience en 3 secondes chrono.
Et à force, ce qui se voulait être un espace d'expression devient un défilé d’uniformes.
Une armée d’identités sous blister. Parfaites, lisses et surtout interchangeables.
La créativité devient une déclinaison. L’originalité, une coquetterie algorithmique.
Je suis accompagnée, plus ou moins directement, par des personnes précieuses dans mon parcours.
Certains m’influencent dans mes choix stratégiques. Une autre m’accompagne dans mes prises de conscience.
Et tous le rappellent avec insistance :
Dans un monde saturé, l’authenticité n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
Ce qui nous distingue est notre seul vrai capital.
Or, aujourd’hui, les réseaux sociaux tendent vers l’uniformité.
On y apprend à être performants. Pas à être nous-mêmes.
On y cultive l’adhésion, pas la dissonance.
Et à force de suivre ce qui « marche », on finit par s’aligner… sur ce qui efface.
Mais si tout le monde se met à créer la même chose, avec les mêmes outils, les mêmes formats, les mêmes recettes…
Qui reste-t-il pour surprendre ? Pour émouvoir autrement ?
Pour inventer ?
Jouer avec les outils — sans s’y soumettre
Je crois profondément qu’il ne s’agit pas de rejeter les outils car le marketing et les réseaux sociaux font partie du jeu. Il est fondamental de les comprendre et de les utiliser lorsqu'on veut faire fonctionner son business.
Mais jouer le jeu ne veut pas dire s’y dissoudre.
Il s’agit de l’habiter. De le teinter de notre propre couleur.
De faire entendre notre voix dans le vacarme.
Créer avec stratégie, oui.
Mais créer avec sincérité, d’abord.
Et se rappeler, chaque jour :
Ce n’est pas parce qu’un format est tendance qu’il dit quelque chose de vrai sur nous.
Ce n’est pas parce qu’une idée fonctionne pour les autres qu’elle est juste pour notre chemin.
Cultiver sa singularité, ce n’est pas résister par principe.
C’est affirmer que notre présence ne se résume pas à un code visuel ou un algorithme.
C’est faire le pari de la profondeur dans un monde qui scrolle à toute vitesse.
C’est se demander : Qu’est-ce que j’ai à dire que personne d’autre ne peut dire à ma place ?
Qu’est-ce que je crée qui n’appartient qu’à moi ?
Si je devais disparaître demain, qu’est-ce qui resterait ? Un trend ? Ou une trace ?
Et vous… comment vous gardez le cap dans ce tumulte visuel ?
Je serai ravie de lire vos pensées ici ou sur mon blog ✨
