Mon mari n’aime pas!

Il y a quelques jours, après avoir posté sur Instagram une vidéo qui montre la création d'une œuvre (les fameux #workinprogress), une femme est venue en message privé pour me demander si la pièce en question était à vendre. Il se trouve qu'elle l'était. La personne me demande donc le prix et quelques détails techniques. Elle me fait comprendre qu'elle a un coup de cœur mais me demande aussi un petit temps de réflexion.
Deux heures plus tard, elle m'envoie un message pour me dire qu'elle ne l’achètera pas car... son mari n'aime pas.

Aucune surprise, malheureusement. En tant qu'artiste, il m'est (trop) souvent arrivé d'être confrontée à ces situations dans lesquelles le conjoint s'oppose à l'achat (*). Je l'observe d'autant plus que cela vient justement se confronter à ma mission d'artiste qui me pousse à donner la parole aux empêchées.
Belle ironie, n'est-ce pas ?

Pour décrypter cette anecdote, je pourrais ici vous proposer la litanie des femmes asservies au bon vouloir de leur mari ou compagnon. C'est une chose qui existe et que j'observe malheureusement très fréquemment autour de moi. Les femmes ont parfois et encore aujourd'hui bien du mal à imposer leurs choix au sein de leur couple. C'est un fait, une triste constatation.
Mais je ne viens pas vous servir ce laïus lénifiant sur les rapports hommes / femmes. Ce serait selon moi très réducteur car ce qui se joue là dépasse très largement la question d'un patriarcat ancestral étouffant la volonté des femmes. Il s'agit en réalité de notre capacité à prendre notre place, à revendiquer nos aspirations, nos croyances et nos goûts, que l'on soit un homme ou femme.


La peur de déplaire
Parce que nous sommes en recherche désespérée depuis notre plus tendre enfance de l'affection de nos proches, que nous nous nourrissons du regard bienveillant des autres, notre plus grande peur n'est autre que de déplaire.
Qui n'a pas déjà ressenti une telle difficulté à dire non qu'il a fini par s'adapter à une situation inconfortable ?
Qui n'a jamais renoncé par peur de froisser l'autre ?
Qui n'a jamais dit oui alors qu'il avait une envie folle de hurler « NON ! » ?

Je l'ai fait tant de fois, à commencer dans mon enfance pour plaire à un père qui ne me voyait pas et dont je voulais à tout prix capter l'attention. Je suis allée à jusqu'à me faire couper les cheveux courts pour répondre à sa déception de ne pas avoir eu de garçon ! C'est fou quand j'y pense!
Et ce qui est encore plus fou, c'est que de façon tout à fait inconsciente, j'ai reproduit ce genre de contorsions tout au long de ma vie.
Le besoin de plaire aux autres avant de me plaire à moi-même !

La peur de déplaire est le pire coach de vie
Et bien voyez-vous, je pense que cela a été ma plus grande malédiction !
Je pense même que c'est une malédiction que nous sommes nombreux à subir.
A force de renoncer à nos aspirations profondes et à nos envies véritables, nous-nous infligeons une vie qui finit par nous abîmer. Se forcer à être le gendre parfait, la mère de famille aimante, l'employé performant, le patron exemplaire, l'étudiant en médecine qui suit les traces de ses parents alors qu'il rêve de tout autre chose... Vous connaissez, n'est-ce pas ?

Nous acceptons tout cela car derrière cette peur de déplaire se cache en réalité le grand enjeu de nos vies, LA TERREUR ULTIME, celle de NE PAS ÊTRE AIMÉ.
Elle est bien pire que que celle de la mort car elle nous empêche littéralement de vivre notre plus belle histoire en nous écartant de notre joie d'entreprendre et d'expérimenter. A terme, ce processus insidieux nous confronte même très possiblement à une remise en question difficile, parfois que la vie impose : burn-out, dépression, maladie grave...

C'est ce que j'ai vécu il y a presque cinq ans après des années passées à m'acharner à être toujours parfaite aux yeux du monde. Lorsque le médecin m'a annoncé son diagnostic, je me souviens d'ailleurs très bien avoir ressenti une chose très paradoxale : un sentiment de soulagement. Comment cela peut-il être possible au moment ou on vous annonce un cancer ?

C'est très simple : j'étais épuisée à jouer ce rôle dans lequel je perdais pied. J'avais un besoin désespéré de rejoindre une rive sur laquelle j'allais enfin pouvoir me reposer et tant pis si cette rive devait prendre la forme d'un lit d'hôpital. Je sais que cela peut paraître fou, j'ai d'ailleurs du mal à l'avouer aujourd’hui, mais j'ai la certitude que je ne suis pas la seule à avoir vécu une telle bizarrerie.

Ma plus belle vie
Cette histoire qui est à présent derrière moi m'a offert le plus beau des cadeaux en me donnant l'occasion de renouer avec moi-même et ma joie de vivre. Avec elle s'est désormais installé le besoin de me plaire avant de plaire aux autres !
Au prix d'une introspection de plusieurs années (parfois très douloureuse), je m'autorise enfin à dire non quelquefois et surtout à suivre ma petite voix intérieure. J'ai désormais bien appris ma leçon et j'accepte que déplaire ou décevoir peut faire partie du jeu. Je sais que ce sera peut-être la conséquence des changements que j'opère. C'est ainsi.
J'ose m'affirmer, j'ose sortir de ma grotte, j'ose l'authenticité.
Plus jamais je ne braderai mes envies et ma joie au plus offrant !

Mieux servir notre vie
Mais ne nous trompons pas ! Il ne s'agit pas de déplaire pour déplaire et d'entrer en confrontation systématique. Non, il s'agit seulement d'accepter de mieux servir notre vie pour prendre notre place légitime.

Et pour cela, nul besoin d'écraser l'autre. Il suffit de s'aimer soi-même. C'est d'ailleurs selon moi la garantie que les autres nous aimeront. Cet amour dont nous avons tant besoin et que nous avons peur de perdre est en fait caché au fond de nous. N'ayons plus peur de nous l'offrir plutôt que de l'attendre (l'exiger parfois) des autres au prix de contorsions improbables et douloureuses.

Comment faire, me direz-vous ?
C'est en fait un jeu d'enfant au sens propre du terme : il suffit d'aller vers ce qui nous met profondément en joie en nous écoutant, en nous autorisant à être nous-même, en osant tout simplement faire ce qui nous fait vibrer.

Quel bonheur de retrouver le goût d'oser, d'entreprendre sans angoisses superflues, d'être à nouveau fier de soi sans plus jamais avoir peur de perdre l'estime des autres puisque nous avons gagné celle qui compte le plus :
LA NÔTRE !

Alors oui, cela demande quand-même du courage car certains, effrayés par ce que nous devenons, pourraient nous tourner le dos et ne plus nous aimer. Mais combien d'autres entreraient en connexion avec nous ?

Combien s'autoriseraient à vivre enfin leur plus belle vie en suivant cette simple prescription ?
Combien de femmes pourraient s'offrir l'œuvre d'art qu'elles aiment en se foutant de ce qu'en pense leur mari ?


Ça vous dit de voir ce que ça fait de suivre sa joie ?
Rejoignez-moi sur ma liste de contacts privés!

(*) Je tiens à préciser que je ne suis pas dupe du fait qu'il s'agit peut-être d'une façon de ne pas dire qu'on aime pas assez l’œuvre ou que les moyens nous manquent.

Précédent
Précédent

Les NFT : un nouveau marché, vraiment ?

Suivant
Suivant

Je veux gagner (bien) ma vie!